Alstom délaisse le TGV pour miser gros sur ses locomotives Traxx en Suède. Une locomotive moins connue devient le nouveau centre de gravité du rail français
Alors que le TGV reste l’icône du savoir-faire ferroviaire français, c’est une autre locomotive, plus discrète mais redoutablement efficace, qui attire désormais les investissements d’Alstom. Le constructeur vient d’annoncer l’ouverture d’un centre de maintenance spécialisé à Motala, en Suède, entièrement dédié à la gamme Traxx Universal. Ce virage stratégique confirme la montée en puissance de cette locomotive sur les réseaux européens.
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Un site nordique pour répondre à une demande en pleine expansion
Avec la multiplication des contrats dans le transport de fret et de passagers, la demande pour les locomotives Traxx explose. Leur architecture modulaire, leur compatibilité transfrontalière et leur faible empreinte carbone séduisent de plus en plus d’opérateurs. Le site de Motala, pensé comme un pôle de référence en Europe du Nord, permettra de centraliser la maintenance, les réparations lourdes et les mises à niveau technologiques.
Un contrat de huit ans signé avec Alpha Trains
Dans la foulée, Alstom a conclu un accord stratégique avec Alpha Trains, leader européen de la location de locomotives. Ce contrat de service sur huit ans concerne dix locomotives Traxx Universal et comprend à la fois de la maintenance préventive en atelier, des interventions d’urgence sur site via des équipes mobiles, et une assistance technique en continu pour les opérateurs.
Motala devient un laboratoire technologique du rail
Pour assurer un service de haut niveau, Alstom équipe son centre suédois avec des installations dernier cri : outils de remplacement d’essieux, lignes dédiées aux bogies, équipements pour la maintenance des systèmes de signalisation embarqués. Motala collaborera étroitement avec les autres bases d’Alstom en Allemagne et en Scandinavie pour construire un écosystème régional de maintenance avancée.
Pourquoi la Traxx Universal cartonne en Europe
Avec une puissance allant jusqu’à 6,4 MW, une vitesse de pointe de 200 km/h et la capacité à fonctionner sous plusieurs tensions électriques, la Traxx est taillée pour les corridors ferroviaires européens. Elle dispose aussi d’un mode « Last Mile » lui permettant de rouler sur des voies non électrifiées sans locomotive auxiliaire. Résultat : des gains en souplesse, en autonomie, et en coût d’exploitation.
Une locomotive rentable qui séduit au-delà des frontières
Chaque unité de Traxx se vend entre 5 et 7,5 millions d’euros. À ce tarif, Alstom bénéficie d’un excellent retour sur investissement, tout en répondant à la demande d’un marché en quête de fiabilité, de standardisation et de solutions bas-carbone. Ces locomotives circulent déjà dans des pays comme l’Allemagne, la France, la Belgique, l’Autriche ou encore la Pologne.
Alstom consolide son statut de leader en Suède
Avec plus de 1 000 trains livrés dans le pays, et une présence renforcée par le déploiement du système de signalisation ERTMS, Alstom occupe une place dominante sur le marché ferroviaire suédois. L’ouverture du centre de Motala confirme cette stratégie de long terme : ancrer localement une expertise de pointe tout en servant des ambitions européennes.
Une performance financière solide en 2025
Sur les neuf premiers mois de son exercice fiscal, Alstom affiche une croissance de 6,9 % de son chiffre d’affaires, à 13,44 milliards d’euros. Malgré une légère baisse des prises de commande, le carnet de commandes reste massif : plus de 94 milliards d’euros. De quoi assurer plusieurs années de visibilité et maintenir une trajectoire de croissance autour du service, de la maintenance et des infrastructures intelligentes.
