General Motors prépare une révolution des batteries électriques grâce au silicium
Le constructeur américain General Motors (GM) s’apprête à frapper un grand coup dans l’univers des voitures électriques. Alors que le marché mondial connaît une croissance fulgurante, la firme travaille en secret sur une technologie de batterie qui pourrait doubler l’autonomie des véhicules, tout en réduisant drastiquement le temps de recharge. Le composant au cœur de cette transformation ? Le silicium.
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Le silicium : un matériau banal aux propriétés extraordinaires
Le silicium est un élément abondant dans la croûte terrestre, mais son utilisation dans les batteries restait jusqu’ici marginale. GM et d’autres acteurs de l’industrie comptent bien changer cela. Contrairement au graphite, utilisé traditionnellement pour les anodes de batteries lithium-ion, le silicium peut stocker jusqu’à dix fois plus d’ions lithium. Cela signifie potentiellement une densité énergétique bien plus élevée.
Mais tout n’est pas simple. Le silicium a tendance à gonfler et se fissurer lors des cycles de charge, ce qui réduit la durée de vie des batteries. Pour contourner cet obstacle, les chercheurs de GM travaillent sur des procédés de revêtement avancés, capables de stabiliser le matériau et de prolonger sa durabilité sans sacrifier les performances.
Une course technologique mondiale
General Motors n’est pas seul dans cette course. Des entreprises comme Amprius ou ProLogium développent elles aussi des anodes au silicium. Amprius affirme pouvoir recharger une batterie à 90 % en seulement 15 minutes. De son côté, ProLogium annonce une recharge de 320 kilomètres d’autonomie en moins de cinq minutes. Ces avancées témoignent d’une dynamique mondiale sans précédent dans le domaine du stockage énergétique.
La vision stratégique de General Motors
GM ne cache plus ses ambitions. Selon George Cintra, responsable de la recherche et développement, le groupe prévoit de commercialiser ses premiers véhicules dotés de batteries à anode en silicium d’ici 2030. L’objectif ? Offrir une recharge aussi rapide qu’un plein d’essence, avec une autonomie largement supérieure à la moyenne actuelle. Le tout à un coût réduit, grâce à la baisse attendue du prix des composants et à l’optimisation de la chaîne de production.
Un marché électrique en pleine ébullition
Aux États-Unis, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En janvier 2025, plus de 130 000 voitures électriques, neuves ou d’occasion, ont été vendues. La généralisation des incitations fiscales (jusqu’à 7 500 € pour l’achat d’un véhicule neuf) stimule la demande, tout comme la hausse des prix des carburants. Selon les estimations, une voiture électrique permettrait d’économiser en moyenne 1 500 € par an en carburant et en entretien.
Vers la fin de l’angoisse de la recharge
La moyenne d’autonomie des véhicules électriques vendus en 2023 était de 430 kilomètres. Les innovations comme celles de GM promettent de dépasser les 600, voire 800 kilomètres d’autonomie. En parallèle, le déploiement des infrastructures de recharge rapide s’accélère : Tesla a déjà installé plus de 60 000 superchargeurs dans le monde, et General Motors participe activement à Ionna, une alliance industrielle visant à construire 30 000 bornes supplémentaires d’ici 2029.
Un futur plus accessible grâce à la baisse des coûts
D’après une étude de Goldman Sachs, le coût des batteries lithium-ion pourrait chuter de 50 % d’ici 2026. Le silicium pourrait accentuer cette tendance, en remplaçant progressivement des composants plus coûteux ou moins performants. Cette baisse de prix est essentielle pour atteindre un objectif clé : proposer des véhicules 100 % électriques aussi abordables que leurs équivalents thermiques.
Une décennie charnière pour l’automobile
Avec cette avancée, General Motors ne se contente pas de suivre la tendance électrique : il entend bien la redéfinir. Grâce au silicium, la marque pourrait offrir aux automobilistes une autonomie décuplée, des temps de recharge minimaux, et une technologie plus respectueuse de l’environnement et du portefeuille. Si les promesses se confirment, c’est tout le modèle économique de l’automobile qui pourrait basculer d’ici la fin de la décennie.
La course est lancée, et GM semble bien décidé à franchir la ligne d’arrivée en tête.
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