Bug monumental chez Microsoft : Windows 11 s’invite sur des PC non compatibles, semant la panique dans les entreprises. Un déploiement automatique qui tourne au fiasco
En pleine campagne de transition vers Windows 11, Microsoft se retrouve au cœur d’un incident majeur. Plusieurs milliers de PC réputés non compatibles avec le nouveau système d’exploitation ont tout de même reçu, de manière silencieuse, la mise à jour tant redoutée. Ce qui aurait pu n’être qu’un incident isolé devient une alerte rouge pour l’ensemble du monde professionnel : Intune, la solution de gestion des appareils censée éviter ces scénarios, a tout simplement failli.
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Intune mis en cause : la gestion centralisée en perte de contrôle
Les administrateurs système avaient pourtant verrouillé leurs flottes informatiques avec des politiques strictes de non-migration. Intune, outil de Microsoft dédié à l’administration des parcs IT, devait bloquer la réception de Windows 11 sur des machines considérées comme obsolètes ou non éligibles selon les critères officiels. Or, une faille dans le code de déploiement aurait permis à Windows Update de contourner ces règles, déployant Windows 11 à grande échelle.
Microsoft a reconnu le problème le 12 avril 2025, pointant un « code latent » responsable de l’erreur. En clair : une ligne de programmation mal gérée a annulé les restrictions définies par les administrateurs, rendant les protections inefficaces.
Une marche arrière aussi archaïque qu’absurde
Le plus déconcertant dans cette affaire n’est pas seulement la faille elle-même, mais la solution proposée par Microsoft : repasser manuellement les machines concernées sous Windows 10. Une opération longue, fastidieuse, et coûteuse, qui nécessite souvent des sauvegardes, une réinstallation complète, et la reconfiguration des postes.
Pour les DSI et équipes IT, le retour en arrière se transforme en cauchemar logistique. En 2025, devoir reconfigurer à la main des dizaines ou des centaines de postes à cause d’un bug interne est perçu comme une gifle pour tous ceux qui font confiance aux outils Microsoft.
Un climat de méfiance croissant envers Microsoft
Ce bug arrive au pire moment. Alors que la fin de support de Windows 10 approche, Microsoft pousse activement les entreprises à migrer vers Windows 11. Mais cette migration devait se faire dans des conditions contrôlées et sécurisées. En forçant — même involontairement — la main des utilisateurs, Microsoft s’expose à une perte de crédibilité. Et les questions affluent : peut-on encore faire confiance à l’écosystème Windows pour gérer des parcs informatiques critiques ?
En parallèle, d’autres erreurs récentes entachent l’image du géant de Redmond. Une mise à jour d’avril a fait apparaître un dossier “vide” sur certains postes, que les utilisateurs ont supprimé… avant d’apprendre qu’il s’agissait d’un fichier système essentiel à la sécurité.
Des conséquences techniques, mais surtout politiques
La faille d’Intune ne se limite pas à un simple bug logiciel. Elle soulève une problématique plus vaste : celle de la centralisation et de l’automatisation à outrance. Lorsque les outils censés assurer la stabilité deviennent les vecteurs de dérèglement, c’est tout le modèle qui vacille. Le contrat de confiance entre Microsoft et les entreprises est remis en question.
Plusieurs grands groupes ont d’ores et déjà suspendu temporairement les mises à jour Windows sur leurs flottes. D’autres envisagent de renforcer les solutions de gestion tierces, ou de se tourner vers des alternatives plus ouvertes, notamment sur le segment Linux.
Et maintenant ? Une réponse attendue
Microsoft a promis un correctif « dans les meilleurs délais ». Mais la confiance, elle, mettra du temps à se reconstruire. Ce que les entreprises réclament désormais, ce n’est pas seulement un patch, mais une refonte du processus de validation et de déploiement, assortie d’une transparence accrue.
Pour l’instant, les administrateurs n’ont d’autre choix que de jongler entre scripts de restauration, sauvegardes forcées, et procédures manuelles. Une gestion de crise qui ne dit pas son nom, mais qui coûtera des heures de travail… et beaucoup de crédibilité à Microsoft.