Découvrez pourquoi les juges de lignes pourraient disparaître à Roland-Garros !
Les 330 juges de lignes – tous bénévoles de la Fédération Française de Tennis – ne verront peut-être pas la terre battue de la Porte d’Auteuil en 2025. Ils pourraient être remplacés par l’Electronic Line Calling Live (ELCL), un dispositif électronique dopé à l’IA, que certains joueurs adorent. Ce changement marque une potentielle révolution dans l’arbitrage du tennis, mettant en avant les avantages technologiques sur les traditions.
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Une dernière salutation aux bénévoles
Les internationaux de France touchent à leur fin ce week-end. À l’issue de la finale du simple messieurs ce dimanche, il sera temps – pour les bénévoles de la Fédération Française de Tennis (FFT) – de dire « au revoir » à l’un des tournois les plus prestigieux de la planète tennis, avant de lui promettre un retour l’année prochaine. Cependant, pour 330 d’entre eux, ce seront peut-être des « adieux ». Les juges de lignes, reconnaissables à leurs pantalons beiges et polos bleu marine, savent qu’une participation l’année prochaine leur est incertaine.
L’attachement aux traditions à Roland-Garros
Il y a un peu plus d’un an, l’Association of Tennis Professionals (ATP) a annoncé « la disparition des juges de lignes du circuit à partir de 2025 ». Leur remplacement sera assuré par « un dispositif électronique ». La machine remplace l’homme. L’intelligence artificielle (IA) promet d’être plus précise que l’œil humain. Pour certains, l’Electronic Line Calling Live (ELCL) fait froid dans le dos. Surtout à Roland-Garros, « où l’on est très attaché à l’histoire du jeu et aux traditions », explique Aymeric Labaste, directeur du développement à l’international de Roland-Garros.
Une transition technologique inévitable ?
« Le jour où cela arrivera, ça fera forcément un pincement au cœur. De plus en plus de tournois se passent des juges de lignes. Chez nous, la filière de l’arbitrage en France est très importante. Elle risque de souffrir de ce genre de technologie. » L’ELCL a réalisé ses premiers essais concluants au Next Gen ATP Finals de Milan en 2017. Puis l’US Open est passé au tout technologique après l’édition 2020, marquée par la disqualification de Djokovic pour un geste d’humeur non intentionnel qui a touché une juge de lignes.
Fiabilité de l’ELCL et adoption par l’ATP
Le système ELCL repose sur la technologie Hawk-Eye Live, qui offre 99% de fiabilité grâce à un dispositif sophistiqué : 18 caméras scrutent en permanence les lignes, dont 6 dédiées à la surveillance des fautes de pied. Elles tracent avec précision la trajectoire de la balle, même sur des services à 240 km/h, et génèrent une vidéo 3D de l’action. Des voix enregistrées annoncent ensuite les fautes avec un timbre métallique, loin des cris stridents de certains juges de lignes qui amusent parfois des spectateurs.
Le débat autour de la technologie
Pour l’ATP, l’adoption de cette innovation est une évidence dans un sport taillé pour la donnée et les statistiques. En 2023, son président Andrea Gaudenzi estimait que « le tennis mérite la forme d’arbitrage la plus précise ». Djokovic lui-même voit l’ELCL comme un progrès inévitable, jugeant qu’il « n’y a plus aucune raison de garder les juges de lignes ». « Ce genre de technologies est plébiscité par de nombreux joueurs. Ils préfèrent que ce soit une machine qui juge, où la marge d’erreur est moins grande que celle de l’Homme. Si ça sert le jeu et le sport à l’international, que ça uniformise aussi les règles, ce n’est pas une mauvaise chose », concède Aymeric Labaste.
Une décision en attente à Roland-Garros
Les juges de lignes, généralement âgés de 18 à 65 ans et venus d’horizons professionnels variés, représentent une pierre angulaire des internationaux de France. Souvent, ce poste sert de passerelle pour devenir arbitre de chaise (l’arbitre principal au tennis). La fédération aurait raison de s’inquiéter de l’avenir de son système pyramidal d’arbitrage, menacé si Roland-Garros et Wimbledon finissent par emboîter le pas de l’ATP. Cependant, à Roland-Garros, aucune décision officielle n’a été prise. « Des discussions sont menées avec les autres tournois du grand chelem pour tenter d’uniformiser les règles », détaille le directeur du développement à l’international de Roland-Garros, mais la possibilité d’avoir l’ELCL à Roland n’est apparemment pas évoquée.
Reste à savoir si, l’année prochaine, les spectateurs venus du monde entier pour assister aux internationaux de France auront le privilège – une édition de plus – d’assister aux rencontres au rythme des « fault » et des « foot fault » des juges de lignes.