Moteurs PureTech : Stellantis indemnise, mais seulement 6 automobilistes sur 10, voici pourquoi. Une première vague d’indemnisations… mais avec un filtre strict
Stellantis a entamé l’indemnisation partielle des clients victimes de dysfonctionnements sur certains moteurs PureTech 1.0 et 1.2 turbo. Sur les milliers de dossiers soumis par les automobilistes, seuls 60 % ont obtenu une réponse favorable. Si cela marque un tournant après des mois de critiques et d’inertie la sélection appliquée par le groupe interroge. En effet, 4 demandes sur 10 sont rejetées, et ce non pas parce que les pannes sont contestées, mais souvent en raison de critères de traitement très rigoureux. Ce tri à l’entrée reflète une stratégie précise de Stellantis : indemniser, oui, mais dans un cadre extrêmement balisé.
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Pourquoi autant de refus ? L’arrière-plan d’un tri technique
Selon les critères publiés par le constructeur, seuls les dossiers qui cochent toutes les cases procédurales peuvent être pris en compte. Cela inclut la date précise d’apparition de la panne moteur, le respect du plan d’entretien constructeur, et surtout la réalisation des réparations dans un garage affilié au réseau Stellantis. En dehors de ce cadre, la réponse est non, même si la casse moteur est bien réelle.
Le constructeur veut éviter les abus, mais dans les faits, cela revient à exclure bon nombre de propriétaires qui ont agi de bonne foi, mais hors circuit officiel. Même des réparations effectuées chez des professionnels qualifiés mais indépendants sont systématiquement refusées.
Le flou autour des responsabilités mécaniques
La controverse sur les moteurs PureTech, dont les courroies de distribution humides sont au cœur des défaillances, remonte à plusieurs années. Pourtant, Stellantis n’a jamais officiellement reconnu une faille de conception à grande échelle. L’ouverture des indemnisations semble être un compromis entre reconnaissance implicite et maîtrise des coûts.
En indemnisant partiellement, le groupe évite une crise réputationnelle tout en gardant un contrôle total sur les profils indemnisés. Ce double discours assistance limitée mais sans aveu de responsabilité laisse des milliers d’usagers dans une zone grise juridique.
Une plateforme toujours ouverte, mais jusqu’à quand ?
Stellantis a mis en place une plateforme en ligne pour centraliser les demandes d’indemnisation. Bien que celle-ci ait connu des débuts chaotiques, elle fonctionne désormais et reste accessible. Le constructeur n’a pas fixé de date de clôture, ce qui permet aux propriétaires encore non indemnisés de soumettre leur dossier, sous réserve de remplir toutes les conditions imposées. Toutefois, l’absence de date limite officielle crée un climat d’incertitude : combien de temps cette fenêtre restera-t-elle ouverte ? La vigilance est de mise pour les automobilistes souhaitant entamer une procédure dans les délais.
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Une bataille juridique et d’image en toile de fond
En parallèle de la campagne d’indemnisation, des actions collectives se poursuivent en justice pour obtenir une reconnaissance plus large des responsabilités mécaniques de Stellantis. Le groupe semble chercher à apaiser le débat sans l’alimenter, en indemnisant discrètement une partie des cas tout en évitant les projecteurs.
Mais ce choix de discrétion sélective pourrait à terme alimenter la défiance. Si l’opinion publique estime que seuls les clients les mieux informés et les plus dociles sont indemnisés, la marque pourrait en payer le prix sur le long terme. Car dans l’industrie automobile, la mémoire des clients est tenace, surtout lorsqu’elle est liée à une panne moteur coûteuse et non couverte.
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