Google améliore radicalement les performances graphiques des Pixel grâce à une mise à jour logicielle incluant de nouveaux pilotes GPU, sans changer le matériel.
Une mise à jour qui transforme les performances sans changer le matériel
Sans crier gare, Google a récemment opéré un virage stratégique impressionnant dans l’optimisation de ses smartphones Pixel. Une simple mise à jour logicielle, déployée discrètement via les « Pixel Feature Drop », a suffi à doper considérablement les performances graphiques des modèles récents de la gamme. Résultat : des benchmarks en forte hausse, sans aucune modification matérielle.
Ce bond en avant est dû à l’intégration de pilotes GPU plus récents, capables d’exploiter bien mieux les capacités des processeurs Tensor — la puce maison développée par Google pour équiper ses derniers Pixel. Plutôt que de réserver ces optimisations à une nouvelle génération d’appareils, la firme de Mountain View a fait le choix malin de les intégrer via Android 15 (QPR2), lancé dès février 2024.
Des gains mesurables : jusqu’à 62 % de performance en plus
Les résultats sont impressionnants. D’après des mesures effectuées avec Geekbench 6, notamment via l’API Vulkan, les gains sont tangibles. Le Pixel 7a enregistre une hausse de performance graphique de 62 %, le Pixel 8 grimpe de 31 %, et le Pixel 9, de 32 %. Même des modèles plus anciens, comme le Pixel 6a, profitent de l’amélioration, avec une augmentation de 23 % de la puissance graphique.
Ce qui surprend encore davantage, c’est que dans certains cas, le Pixel 6a parvient à dépasser le Pixel 9 Pro dans les tests spécifiques à Vulkan. De quoi redonner une seconde jeunesse à des appareils qui n’étaient pas forcément attendus à ce niveau de performance.
Une stratégie inspirée du monde du PC
Contrairement à ce qui se fait habituellement dans l’univers mobile, où les mises à jour logicielles concernent surtout la sécurité ou les fonctions utilisateur, Google adopte ici une approche plus proche de celle des ordinateurs de bureau. En actualisant les pilotes GPU indépendamment de la version d’Android, la firme ouvre la voie à une optimisation continue du hardware existant.
Cette philosophie rappelle celle des fabricants de cartes graphiques comme NVIDIA ou AMD, qui publient régulièrement des pilotes optimisés pour chaque nouveau jeu ou application. Chez Google, cela se traduit par une gestion plus fine du noyau Linux et des composants logiciels de bas niveau, offrant une performance accrue sans surcoût pour l’utilisateur.
Quels usages en tirer au quotidien ?
Sur le terrain, l’impact de cette mise à jour dépendra des usages. Les gains mesurés par Geekbench 6 concernent surtout des calculs via l’API Vulkan, utilisée notamment dans les jeux ou les applications gourmandes en graphismes et en calculs d’intelligence artificielle.
Ainsi, les joueurs mobiles, les amateurs de réalité augmentée ou encore les développeurs d’applis exploitant le GPU pour le machine learning pourraient ressentir une nette différence. En revanche, les utilisateurs classiques (navigation, réseaux sociaux, photo) ne verront pas forcément de transformation flagrante, même si l’interface pourrait sembler légèrement plus fluide.
Une mise à jour gratuite, mais pas anodine
Cette évolution souligne un virage important pour Google. En optant pour une stratégie de mise à jour matérielle via logiciel, l’entreprise renforce la valeur de ses Pixel. Elle montre qu’un smartphone peut évoluer significativement au fil du temps, sans nécessiter de remplacement.
C’est aussi un argument fort dans un marché où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la durée de vie des produits. Avec cette mise à jour, Google prouve qu’un bon suivi logiciel peut égaler, voire dépasser, certaines promesses matérielles.
C’est quoi la certification Google EDLA pour les écrans interactifs ?
Vers une nouvelle norme dans le monde Android ?
Reste à savoir si cette approche restera réservée aux Pixel ou si elle inspirera d’autres constructeurs. Pour l’heure, la dépendance aux pilotes fournis par les fabricants de puces reste un frein pour bon nombre de marques Android. Mais si Google parvient à montrer la voie, le modèle des mises à jour modulaires pourrait s’imposer comme une nouvelle norme.
Une chose est sûre : les propriétaires de Pixel ont tout intérêt à faire cette mise à jour. Sans frais, sans effort, et avec des résultats plus que satisfaisants, elle symbolise parfaitement ce que devrait être l’avenir de l’optimisation mobile.