« Ce dispositif détecte les saveurs avec une précision diabolique » : cette langue en graphène boostée par l’IA bouleverse l’univers de la dégustation à 98 % de précision

La technologie ne cesse de repousser les limites de l’innovation, et la science des capteurs gustatifs artificiels en est un parfait exemple. Une équipe de scientifiques a récemment fait un pas de géant en développant un dispositif capable de goûter presque aussi précisément qu’un être humain. Ce dispositif, qui intègre à la fois la détection et le calcul au sein d’une seule entité nanofluidique, s’appuie sur le graphène pour simuler le goût humain, ouvrant ainsi la voie à des applications concrètes. Comment cette technologie fonctionne-t-elle et quels sont ses potentiels usages futurs ?

Système de goût en temps réel

Le dispositif repose sur de l’oxyde de graphène structuré en couches au sein d’une structure nanofluidique. Contrairement aux tentatives antérieures, ce système combine à la fois la détection et le calcul sur une seule plate-forme, rendant l’ensemble plus intégré que les langues artificielles traditionnelles. L’oxyde de graphène, tout comme le graphène pur, réagit électriquement à l’exposition à différents produits chimiques. L’équipe a formé le capteur en utilisant des signaux de 160 produits chimiques associés à des profils de saveurs courantes. Ces signaux ont été introduits dans un algorithme d’apprentissage automatique qui a construit une mémoire de la façon dont chaque saveur modifie la conductivité du matériau.

Cette approche d’apprentissage imite de près la manière dont notre cerveau traite les signaux provenant des papilles gustatives. Alors que l’on croyait longtemps que les humains reconnaissaient cinq saveurs fondamentales — sucré, salé, amer, acide et umami —, les scientifiques ont ajouté en 2023 une sixième saveur : le chlorure d’ammonium. La langue artificielle s’est concentrée sur les quatre premières saveurs, identifiant les goûts déjà appris avec une précision d’environ 98.5 %. Lorsqu’elle a été introduite à 40 nouvelles saveurs, sa précision variait entre 75 % et 90 %.

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Les avantages électriques du graphène

Le graphène pur a été isolé pour la première fois par Andre Geim et Kosta Novoslov en 2004, une réalisation qui leur a valu le Prix Nobel de Physique en 2010. Sa structure unique en treillis d’atomes de carbone à une seule couche offre des propriétés électriques, mécaniques et chimiques exceptionnelles. Le nouveau capteur tire parti de la sensibilité de l’oxyde de graphène aux changements chimiques. Il détecte de légères variations de conductivité lorsqu’il est exposé à des composés de saveurs, ce qui le rend très efficace pour la reconnaissance de motifs lorsqu’il est associé à un apprentissage automatique.

Les auteurs de l’étude ont noté que ce système pourrait un jour restaurer la perception du goût chez les personnes ayant perdu cette capacité. La perte de goût peut résulter d’un accident vasculaire cérébral, d’infections virales ou de maladies dégénératives, et ce dispositif pourrait offrir une solution révolutionnaire à ces problèmes.

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Vers une application concrète

Cette innovation résout une limitation majeure des systèmes de goût artificiels antérieurs, qui séparaient la détection et le traitement. La structure unifiée du modèle actuel permet une interprétation plus rapide et plus efficace des données gustatives. Cependant, l’appareil reste pour l’instant un concept. Il est encore trop volumineux et énergivore pour un usage médical ou grand public.

Les chercheurs affirment que la prochaine étape consistera à miniaturiser l’appareil et à optimiser sa consommation énergétique. Si ces défis sont relevés, le capteur pourrait trouver des applications au-delà des soins de santé, dans la sécurité alimentaire, le contrôle de la qualité et même la robotique, partout où une reconnaissance intelligente du goût est nécessaire.

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L’avenir de la technologie du goût

Alors que cette technologie continue d’évoluer, elle pourrait transformer la manière dont nous interagissons avec le monde des saveurs. Les implications sont vastes, allant de l’amélioration de la qualité de vie des personnes ayant perdu la perception du goût à l’optimisation des processus industriels dans l’alimentation et les boissons. Le potentiel d’une langue artificielle aussi précise offre des perspectives fascinantes pour l’avenir.

Alors que nous explorons les capacités impressionnantes de ce dispositif innovant, une question demeure : jusqu’où la technologie du goût artificiel peut-elle aller pour imiter et peut-être même surpasser notre propre perception gustative ?

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